habiter la crue

photo: croquis : tectone
photo: plan : tectone
photo: croquis : tectone
photo: croquis : tectone
photo: croquis : tectone
photo: croquis : tectone
photo: croquis : tectone
photo: croquis : tectone
photo: croquis : tectone
photo: croquis : tectone

La Seine et son bassin versant sont une fantastique trame bleue à l’échelle du territoire national. La Seine sur sa rive Nord-Est, offre quant à elle un paysage ponctué de nombreuses îles. Pour s’inscrire dans cette continuité nous esquissons l’idée que la départementale transforme notre site en véritable île-quartier.

 

La départementale se doublerait alors d’un bras mort de la Seine, telle une noue urbaine qui viendrait récolter et gérer de manière aérienne l’ensemble des eaux pluviales des quartiers en pied de coteaux.  Un milieu humide, maillon de la chaîne que forme la trame bleue. Cette noue plantée donnerait une véritable identité paysagère et écologique au quartier et permettrait de diminuer l’engorgement des réseaux qui favorisent les inondations.

 

Nous baptisons cette île quartier : l’île Anatole, inspirée par le quai Anatole Camere. Faire des risques naturels une opportunité de projet : habiter la crue. Le site se trouve dans une zone allant d’un aléa très fort à faible. Notre expérience des inondations nous amène à concevoir cela comme une opportunité de projet : nous pensons que la montée des eaux est un événement, potentiellement extraordinaire.

 

Face à la montée potentielle des eaux, mais aussi face au ruissellement important créé par de fortes pluies, notre proposition est double et consiste à travailler avec l’aléa :

– à l’échelle du site, avec l’enjeu de le rendre habitable pendant la venue de l’aléa et en permettre une sortie sans encombre, notamment par une longue passerelle hors crue.

– à l’échelle du territoire, avec l’enjeu de ne pas renforcer l’aléa ailleurs, ni de déplacer le problème pour d’autres aménagements, en amont ou en aval.

L’objectif de notre projet est de créer un quartier qui vit avec les aléas, tout en conservant des modes de vie agrables. Ainsi, le quartier est capable de continuer à vivre quelle que soit l’inondation à laquelle il est soumis.

 

Notre proposition s’organise autour de deux axes perpendiculaires :

– Un axe parallèle a la rue de Folenrue, venant offrir une nouvelle percée vers la Seine. Cet axe est composé d’une partie carrossable ainsi que d’une partie piétonne matérialisée par une longue passerelle. Cette passerelle sert aussi bien d’abris du soleil et des intempéries, que de trajet piéton donnant accès aux habitations. Cet axe se prolonge sur la Seine, et se matérialise par un ponton sur la Seine, venant accueillir dans un lieu atypique et poétique des services hôteliers et de restauration.

– Un axe parallèle à l’avenue de Paris, de dimensions plus réduites, permet de proposer un trajet alternatif, plus au calme que l’avenue et utilisable lors de petites crues contrairement aux quais. Afin d’assurer sa fonction de rue secondaire, cet axe se prolonge sur toute l’ile Anatole.

Notre projet est composé de deux typologies :

– Sur l’avenue de Paris et sur la rue de Folenrue nous proposons des bâtiments collectifs, constituant un front bâti sur l’entrée de ville et protégeant l’intérieur d’îlot.

– En cœur d’îlot, le projet s’organise autour de pavillons particuliers. Ceux-ci s’intègrent ainsi au contexte, offrant un environnement grandement accueillant et domestique.

 

La matérialité des deux typologies est identique donnant une unité au projet. Les rez-de-chaussées sont en béton lasuré, (matière minérale), car ils sont susceptibles d’être inondés. À partir de R+1, les bâtiments étant hors d’eau dans tous les scénarios, la structure est en bois et le revêtement en bardeau de terre cuite. Les toitures en charpente bois sont revêtues de tuiles, dans le respect des architectures régionales.

 

Le projet paysagé est un élément central de notre proposition, venant composer un environnement varié accueillant et intégrant l’eau et ses fluctuations. Un réseau de noues s’insinue entre les maisons individuelles. Assurant la délimitation et un filtre visuel entre les jardins privés et les espaces communs, elles permettent également une gestion aérienne des eaux pluviales des maisons et une temporisation en cas de montée des eaux. Comme évoqué précédemment le quartier est délimité par des noues. Nous y voyons la double opportunité de matérialiser l’île Anatole, une prémice du grand paysage de la Seine, mais surtout de gérer de manière aérienne les eaux pluviales de la départementale et des rues du quartier pavillonnaire.

La parcelle s’organise autour de trois espaces paysagés  : le jardin des convivialités, l’aire de jeux des libellules et le parc des pluies. Ces espaces sont pensés pour vivre avec l’eau, les intempéries et les aléas. Les espaces en creux, qui à la manière des water plaza de Rotterdam ou des jardins de pluie font varier les usages en fonction de la montée des eaux permettent un apprentissage du vivre avec l’eau.

 

  • adresseavenue de Paris, 27200 Vernon
  • typelogements collectifs
  • programmeMieux aménager les territoires en mutation exposés aux risques naturels
  • maîtrise d'ouvragePUCA - ministère du logement et de la transition énergétique
  • chargé(e) de projetLucas Hadjimichalis / Nolwenn Auneau
  • architectes associésPalabres
  • bureaux d'étudeChamp libre / Palabres / Ingetec
  • procédureconcours restreint
  • surfaces7800 m²
  • calendrierconcours 2021
retour