Le secteur Maladrerie, construit de 1975 à 1986, a été conçu par l’architecte Renée Gailhoustet sous la forme d’une « Utopie construite ». Labellisée « Patrimoine du XXème siècle » en 2009 puis « Architecture Contemporaine Remarquable » en 2016, elle se distingue par sa forme architecturale et urbaine singulière qualifiée de prolifération.
Son rapport d’imbrication à la nature prononcé fait de ce site un véritable îlot de fraîcheur et réservoir de biodiversité, par ses nombreuses terrasses plantées accessibles et inaccessibles, ses jardins privatifs et publics et ses cheminements végétalisés. Elle offre différents types d’habitats allant du bâtiment collectif R+7 au pavillon individuel, chacun desservis par des cheminements piétons multiples et labyrinthiques (allées, venelles, impasses, passages sous porche, coursives). La Maladrerie souffre de multiples dysfonctionnements et désordres techniques (éclats de béton, étanchéité du bâti, espaces publics et privés peu hiérarchisés…). Elle est qualifiée notamment de passoire énergétique.
Notre mission d’AMO architecte urbaniste coordinateur, encadre une rénovation d’ampleur via une approche sensible, dessinée en lien avec l’ABF, le tissu associatif local et ses habitants, pour le compte des deux bailleurs du quartier. Cette rénovation s’inscrit dans le projet global de rénovation urbaine NPNRU du quartier Emile Dubois-Maladrerie.
Pour cette mission, nous avons occupé un local du quartier pendant un an, afin de tenir des permanences ouvertes aux habitants et associations. Ces temps d’échanges et de visites in situ, combinés à des ateliers de concertations menés avec l’AMO dédié, nous a permis d’aboutir à un programme de rénovation et de résidentialisation adapté.
Le quartier de la Maladrerie possède des formes urbaines inédites qui ne peuvent être analysées sans un arpentage régulier. Nous avons ainsi, pas à pas, allégé le projet de résidentialisation initialement envisagé, pour maintenir un maximum de cheminements ouverts, en concertation avec la Ville, l’intercommunalité, le commissariat de police et les bailleurs. Le plan urbain ainsi que les interventions bâties préconisées intègre finalement le programme de travaux des deux bailleurs, suivant une vision cohérente sur l’ensemble patrimonial.
Les programmes de travaux anticipent ainsi la gestion d’un chantier habité sur un patrimoine complexe et divisé entre deux bailleurs et l’intercommunalité, pour aura la charge de la rénovation des espaces extérieurs publics.